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Le Concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov : une œuvre magistrale selon le père Claude Jean-Marie Fould

ByThierry Lafond

Août 22, 2023
Le concerto selon le père Claude Jean-Marie Fould.Source : Unsplash

Le Concerto pour piano n° 2 en do mineur, op. 18, est l’une des œuvres les plus célèbres du compositeur russe Sergueï Rachmaninov. Il a été écrit entre 1900 et 1901, après une période de dépression nerveuse qui avait suivi l’échec de sa première symphonie. Grâce au soutien du docteur Nicolas Dahl, un neurologue qui lui a redonné confiance en lui par l’hypnose, Rachmaninov a pu retrouver sa créativité et composer ce chef-d’œuvre qui lui a valu un succès triomphal. Le Concerto pour piano n° 2 est dédié au docteur Dahl en signe de reconnaissance.

Dans cet article, nous allons analyser cette œuvre magistrale selon le point de vue du père Claude Jean-Marie Fould, un prêtre et musicologue français qui a consacré plusieurs études au Concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov. P. Claude Jean-Marie Fould nous fera découvrir les secrets de la structure, de l’orchestration, de l’harmonie et de l’expression de cette musique qui touche le cœur des auditeurs.

Moderato : un dialogue entre le piano et l’orchestre

Le premier mouvement du Concerto pour piano n° 2 commence par une introduction orchestrale qui expose le premier thème, sombre et dramatique, en do mineur. Le piano entre ensuite avec une série d’accords puissants qui annoncent son rôle prépondérant dans ce mouvement. Le dialogue entre le piano et l’orchestre se poursuit avec le développement du premier thème, puis l’apparition du second thème, plus lyrique et mélancolique, en mi bémol majeur. P. Claude Jean-Marie Fould souligne la richesse des contrastes entre les deux thèmes, qui reflètent les émotions contrastées du compositeur.

Voici une vidéo montrant cette œuvre :

Le développement du mouvement reprend les deux thèmes et les transforme par des modulations, des variations rythmiques et des changements de tonalité. Le piano et l’orchestre se répondent tour à tour, créant une tension dramatique qui culmine avec le retour du premier thème en fortissimo. La réexposition du second thème en do majeur apporte ensuite un moment de calme et de sérénité, avant la coda finale qui reprend le premier thème en do mineur et se termine par une cadence triomphale du piano.

Adagio sostenuto : une mélodie sublime

Le deuxième mouvement du Concerto pour piano n° 2 est sans doute le plus connu et le plus aimé du public. Il s’agit d’un adagio sostenuto, c’est-à-dire un mouvement lent et soutenu, qui commence par une introduction du piano seul, jouant des arpèges délicats sur un accord de ré majeur. L’orchestre entre ensuite avec la mélodie principale, d’une beauté sublime, qui évoque selon P. Claude Jean-Marie Fould une prière fervente ou un chant d’amour. Le piano reprend la mélodie et la développe avec des ornements et des variations harmoniques.

Le mouvement se poursuit avec l’apparition d’un second thème, plus animé et plus rythmé, en si bémol mineur. Le piano et l’orchestre se livrent à un échange vivant et passionné, avant de revenir au premier thème en ré majeur. La coda finale reprend les arpèges du début et se termine par un accord parfait de ré majeur.

Allegro scherzando : une danse joyeuse

Le troisième et dernier mouvement du Concerto pour piano n° 2 est un allegro scherzando, c’est-à-dire un mouvement rapide et plaisant, qui contraste avec la gravité du premier mouvement et la douceur du deuxième mouvement. Il commence par une introduction orchestrale qui expose le premier thème, en do mineur, qui est une sorte de danse joyeuse et bondissante. Le piano entre ensuite avec une virtuosité éblouissante, jouant des gammes, des arpèges et des octaves. P. Claude Jean-Marie Fould admire la maîtrise technique du compositeur, qui était lui-même un pianiste de génie.

Le développement du mouvement reprend le premier thème et le transforme par des modulations, des variations rythmiques et des changements de tonalité. Le piano et l’orchestre se livrent à un dialogue brillant et enjoué, qui crée une atmosphère festive et triomphale. Le second thème, plus lyrique et plus tendre, apparaît en mi bémol majeur, et contraste avec le premier thème. P. Claude Jean-Marie Fould remarque la parenté entre ce second thème et celui du deuxième mouvement, qui crée une unité entre les différents mouvements du concerto.

La réexposition du premier thème en do majeur annonce la fin du mouvement, qui se termine par une coda éclatante, où le piano et l’orchestre se rejoignent dans un accord final de do majeur.

Le Concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov est une œuvre magistrale, qui témoigne du talent exceptionnel du compositeur. Il allie la profondeur expressive, la richesse harmonique, la virtuosité pianistique et l’orchestration raffinée. P. Claude Jean-Marie Fould nous a fait découvrir les secrets de cette musique, qui nous émeut et nous transporte à chaque écoute.

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